Préparation de la partie
Mystère : Un cas inquiétant
Date : Août 1905
Cadre : Swinford, un village isolé par lequel on accède via une vieille voie ferrée pratiquement à l’abandon. Ce village a la réputation d’avoir des habitants à la peau grise. La première personne que j’ai rencontrée était un garçonnet à la peau plutôt grise.
Nature du mystère : Mon collègue et ami, le professeur Alfred Prinn, présente plusieurs symptômes étranges. Des champignons se développent de manière exponentielle sur son corps. Sa femme m’a prévenu par télégramme car je suis un ami proche et car je suis docteur en botanique.
Qui suis-je ? Le professeur David Edwards, botaniste. Je possède un laboratoire à la pointe du progrés dans l’Université de Bachwood. J’ai 45 ans.
Personnes de mon entourage :
- Max Hillburg – tu as été mon élève. Nous sommes restés en contact car tu as gagné le prix Nobel de biologie lorsque j’étais ton directeur de thèse.
- Helen Davenport – Une expérience dangereuse nous a rapprochés. Nous avons inhalé des vapeurs florales toxiques nous ayant fait flirter avec la mort.
- Alfred Prinn – collègue et ami proche. Nous avons étudié ensemble mais il a déménagé dans une ville plus grande. Nous nous voyons peu mais nous nous écrivons régulièrement à propos de nos recherches et de nos familles.
Quelle terrible péripétie ai-je vécu avec Alfred ? Nous avons voyagé au Brésil pour ramener des essences inestimables. Nous nous sommes aventurés dans une jungle inhospitalière pour les trouver, et avons malheureusement vu mourir deux personnes de notre groupe sous le coup de la fièvre jaune.
Alfred pense que les plantes ont un pouvoir beaucoup plus important que ce les études scientifiques veulent bien nous démontrer, j’ai du mal à croire à ces idées farfelues.
Avant que l’horreur ne montre son hideux visage, les conditions météorologiques désastreuses pour un mois d’août auraient dû m’inquiéter davantage. Cette pluie constante et ces basses températures permanentes auraient dû me mettre la puce à l’oreille…
Début de la partie
NOTES DU PR. EDWARDS
HORLOGE - 0H à 3H
20 Août 1905
Je viens de revoir mon vieil ami Alfred dans le village de Goldshire. Sa femme Emma m’a ouvert et j’ai pu le rejoindre dans sa chambre. Celui-ci était alité et semblait atteint d’une grande fatigue. Son corps était couvert jusqu’au cou d’une étrange plaque fongique. Je n’avais jamais vu une telle maladie de peau. Alfred affirme que le médecin du village ignore la cause de cette transformation. Elle se développe depuis plusieurs semaines. [Assembler les éléments (8) : je pourrais en apprendre davantage en prélevant des champignons, Les champignons semblent croître à vue d’oeil]
Pendant qu’il se reposait et piquait du nez, j’ai pu prélever de cette étrange substance à l’aide d’un stylet, je la ferai analyser dans mon laboratoire. J’espère que la maladie ne se propagera pas davantage… [Action de l’Obscurité : annoncer une menace éloignée]
En faisant mes au-revoirs à Emma, je remarque une tâche brunâtre le long de son poignet, celle-ci a la même couleur que les champignons sur Alfred…
Ellipse > faire une étrange découverte quelques jours plus tard
27 Août 1905
En faisant des recherches dans le laboratoire de l’Université et en analysant l’échantillon prélevé sur Alfred je suis parvenu à analyser l’essence végétale. Il s’agit d’une espèce rare présente dans quelques rares zones de l’Angleterre. En me renseignant dans les manuels à ma disposition, j’ai pu identifier qu’on en trouvait particulièrement dans le village de Swinford, à quelques dizaines de kilomètres d’ici.
HORLOGE - 3H à 6H
29 Août 1905
J’ai mis deux jours à atteindre Swinford, en marchant le long de la voie ferrée on ne risque pas de se perdre, mais c’est difficilement praticable, surtout avec cette pluie qui ne s’arrête pas… Les rails finissent par se terminer et je vois un garçonnet qui me regarde. Les étrangers doivent être rares par ici. [Action de l’Obscurité : transformer une chose anodine en élément d’angoisse]
En m’approchant pour lui demander de m’indiquer l’auberge la plus proche, je remarque chez lui un teint étrange. Sa peau semble recouverte d’une fine couche grise, qui me rappelle étrangement la couleur des champignons couvrant la peau d’Alfred. [Chercher quelque chose (1+1)]
J’ai posé mes affaires à l’auberge et me suis dirigé vers l’ouest du village, comme me l’indiquaient les manuels parcourues à l’université. A part le garçonnet et l’aubergiste, je n’ai croisé personne. J’arrive devant une cavité ressemblant à l’entrée d’une grotte. Plusieurs champignons disproportionnés se développent sur la surface rocheuse. [Action d’Obscurité : 1 PA dépensé pour augmenter l’horloge d’un cran - vision dérangeante + fébrile]
Ma vue se perd dans cette noirceur s’ouvrant devant moi, mes jambes flagellent. J’ai l’impression de tituber, d’étouffer, je dois me cramponner à la surface rocheuse pour ne pas m’évanouir. Je me sens fébrile.
HORLOGE - 6H à 9H
Je dois trouver l’endroit où se développent ces champignons pour pouvoir guérir Alfred, je franchis l’entrée de la grotte et m’enfonce à l’intérieur de la galerie. En inscrivant les virages que j’emprunte sur mon carnet pour pouvoir faire demi-tour, je suis ce long couloir qui finit se diviser en dizaines d’autres. J’ai l’impression que je m’enfonce de plus en plus sous terre. [Action de l’Obscurité : introduisez une étrangeté]
J’entends un bourdonnement dans mes oreilles, une sorte de raclement de gorge. Cela doit être la profondeur et l’écho de ma respiration contre les parois rocheuses, je dois continuer. [Chercher quelque chose (11)]
Au bout de plusieurs minutes, ou heures je ne sais plus, je parviens dans une salle circulaire ressemblant à une véritable champignonnière. Quelqu’un cultive volontairement cette espèce ici ! Il doit bien y avoir quelqu’un ici qui pourra m’en apprendre davantage à ce sujet…
HORLOGE - 9H à 10H
Je suis retourné demander conseil à l’aubergiste qui m’a accueilli. Lui aussi a la peau grise avec cette espèce de couche végétale qui la recouvre. J’espère que ce n’est pas contagieux… Il m’affirme qu’il n’est pas au courant de la présence de cette grotte et que d’après lui, personne ne cultive cette espèce de champignons ici. [Cerner quelqu’un (9)]
Ses paupières tremblent, je vois bien qu’il me cache quelque chose à propos de cet endroit. Cette champignonnière n’est pas là pas hasard et il le sait ! [Convaincre quelqu’un (6) > Action de l’Obscurité : attaquer un PNJ]
Je ne sais pas ce qui m’a pris, je l’ai saisi par le col et l’ai menacé. Que me cache-t-il ? Pourquoi n’ai-je pas le droit d’en savoir plus pour guérir Alfred ? Le coup de poing est parti tout seul, l’aubergiste s’est effondré au sol dans un bruit sourd accompagné d’un bruit de gorge inquiétant. Il doit seulement être évanoui.[Action de l’Obscurité : annoncer une menace proche]
Je me précipite hors de l’auberge. La pluie s’est intensifiée, c’est un véritable déluge, l’orage gronde et des éclairs lumineux cisaillent le ciel. [Contenir son effroi]
C’en est trop, je ne peux pas rester dans ce village une minute de plus. Je décide de repartir en direction des rails.
HORLOGE - 10H à 11H
J’ai retrouvé les rails que je me mets à longer frénétiquement, je suis trempé. [Action de l’Obscurité : voler, saboter, ou détruire leurs biens]
Soudain les rails s’arrêtent. Au beau milieu de nulle part. Comment est-ce possible ? J’ai suivi exactement le même chemin que lorsque je suis arrivé tout à l’heure. [Contenir son effroi : explication rationnelle]
J’ai dû me tromper… Ou alors une entreprise locale a modifié les installations ferroviaires cette nuit afin de réhabiliter la voie, c’est l’unique possibilité. [Chercher quelque chose (8)]
En scrutant au loin, je finis par apercevoir le clocher d’une église à travers la pluie, quelle chance ! Je vais pouvoir m’offrir un instant de répit et sécher mes vêtements. Mon calepin est trempé, les directions empruntées dans la grotte sont devenues illisibles… [Action de l’Obscurité : introduire une étrangeté]
Même s’il n’y a personne autour de moi, j’ai tout de même l’étrange sentiment d’être observé.
HORLOGE - 11H à 12H
Plusieurs cierges brûlent à l’intérieur du saint édifice et un feu de bois réchauffe mon âme. Deux sœurs m’accueillent avec un sourire se voulant rassurant. [Cerner quelqu’un (7)]
J’évoque ma triste fuite sous l’orage et ma volonté de suivre les rails pour rentrer au prochain village. Les rails ont été enlevés mais il faut continuer vers l’est, seulement il n’est pas possible de rentrer aujourd’hui me disent-elles. Le repas est prêt et un lit m’attend. Je dois rester. [Action de l’Obscurité : mettez quelqu’un en situation dangereuse]
Une fois passés à table, les sœurs me proposent un potage. Je reconnais cette odeur pestilentielle. C’est celle que j’ai sentie dans les galeries quelques heures plus tôt, une forte odeur de champignon. Hors de question de toucher à cela ! [Contenir son effroi]
Je me jette sur celle qui m’apporte le breuvage et commence à la secouer par les épaules en hurlant comme un damné. Sa peau granuleuse et végétale crisse sous mes ongles. Je la pousse violemment et celle-ci s’effondre contre la table en bois. [Assembler les éléments (9)]
La religieuse ne semble pas surprise. Mes yeux cherchent un repère, une bouée de sauvetage dans ce lieu inquiétant. Mon regard s’arrête finalement sur les vitraux de l’église. Une image représentant des créatures filiformes et spongieuses ressemblant vaguement à des champignons dotés de conscience. [Contenir son effroi]
La situation m’échappe, mon regard court des vitraux aux religieuses puis au potage funeste. Je m’approche de la table et prends le bol à deux mains. J’engloutis l’entièreté du récipient.
Ellipse > récupérer, quelques mois plus tard
13 décembre 1905
Ce séjour à l’hôpital m’a fait le plus grand bien. Le personnel soignant s’occupe convenablement de moi. Le psychiatre dit que je vais bientôt pouvoir sortir. Je dois juste parvenir à limiter mes divagations.
HORLOGE - 12H
Nous nous sommes retrouvés avec mon élève Max Hillburg dans le laboratoire de l’Université. Je lui ai confié mes révélations et mes découvertes lors de mon périple à Swinford. Je voulais publier une thèse sur les dangers de ce champignon mais j’avais besoin de moyens pour parvenir à rassembler suffisamment d’informations sur cet étrange végétal. Je pensais que Max pourrait m’aider. Depuis qu’il a eu le Nobel, beaucoup de portes se sont ouvertes pour lui. [Convaincre quelqu’un (10)]
Que ne ferait-il pas pour aider son vieux professeur ? Il a accepté immédiatement, bien entendu. [Action de l’Obscurité : Déformez l’espace et le temps]
En sortant de la salle de laboratoire, une vision s’est alors imposée à moi, je n’oublierai jamais cette sensation de désespoir qui s’est abattue sur moi à ce moment là. Les couloirs familiers de l’Université ont disparu au profit des galeries que j’avais fuies quelques mois plus tôt. Mes chaussures frôlent la terre humide et cette odeur brouille à nouveau mes sens. [Contenir son effroi]
Non ! Je ne veux pas y retourner ! Je n’ai plus mes notes pour rentrer. Tout cela n’est qu’un mauvais rêve, ça ne peut pas être réel ! Je suis figé, je ne peux plus esquisser le moindre mouvement. La position fœtale s’impose naturellement à moi. [Seul face à l’horreur (10)]
J’entends ramper, grouiller autour de moi, et toujours ce raclement de gorge qui devient de plus en plus puissant. [Action de l’Obscurité : piégez les irrémédiablement]
Oserais-je lever les yeux pour voir ce qui commence à ramper sur mes membres ? Cela me recouvre, je suis paralysé, incapable de faire le moindre mouvement. Je sens l’étreinte du végétal se resserrer sur moi. J’ai du mal à respirer. Cette odeur infâme pénètre mes narines et m’étouffe lentement. Je ne peux plus lutter…
EPILOGUE
On raconte que le Professeur Edwards a quitté la ville. Il serait parti du jour au lendemain sans prévenir ses proches et ses élèves. Son ancien disciple, le célèbre botaniste ayant reçu le prix Nobel, Max Hillburg, aurait retrouvé des croquis labyrinthiques ponctués de phrases et de mots de sa main concernant une certaine essence de champignons disparu depuis des siècles. D’après lui, les recherches concernant cet étrange végétal ne font que commencer.
FIN